la-vuelta.com : Où en est Azevedo au terme de la 3ème étape ?

Benoit Joachim : Il l'a passée, c'est déjà bien. Ce soir ça s'améliore un peu, il devrait être mieux dans deux ou 3 jours. Il a encore la musculature durcie par le traumatisme de la chute et la tension que ça entraine.

la-vuelta.com : La température aujourd'hui ?

Benoit Joachim : Presque aussi chaud qu'hier mais un peu plus supportable d'autant plus que l'étape était plus courte: 39° environ

la-vuelta.com : On a vu que tu as eu un problème avec une manivelle.

Benoit Joachim : Un incident mécanique, une simple péripétie

la-vuelta.com : A propos de matériel, on sait que tu as eu un nouveau vélo qui avait à peine roulé une centaine de km que penses tu des jantes hautes ?

Benoit Joachim : A vrai dire, en Espagne ça ne me plait pas beaucoup, car il y a presque toujours du vent, et lorsqu'il souffle latéralement, le vélo bouge en descente, il est plus difficile à maitriser. En Espagne et en règle générale je préfère les jantes plates ou moyennement hautes, avec une nette préférence pour le carbone.
La légèreté d'une jante se ressent beaucoup plus sur cette partie du vélo car c'est une pièce tournante : le poids est multiplié par deux environ d'où une bonne part de l'intérêt du carbone mais ce n'est pas le seul, l'aérodynamisme la nervosité et la maniabilité permettant de tourner plus rapidement sont aussi des paramètres importants, sans compter comme tu le sais aussi bien que moi, sinon plus puisque vous avez réalisé un super vélo léger que j'ai hâte de voir : les roulements qui sont aussi très importants.

la-vuelta.com : l'étape était-elle réservée aux sprinters ?

Benoit Joachim : Pas besoin de beaucoup réfléchir pour qui connait le vélo pour comprendre qu'avec plusiers équipes de sprinters, en tout cas au moins 3 qui ne veulent pas lacher la possibilité de victoire d'étape, la course est controlée avec soin que ce soit celle d'aujourd'hui ou bien de demain, qui sera d'ailleurs très longue: 232 km + une douzaine de km neutralisés au départ, soit environ 245km à vélo.
Aujourd'hui tout le monde a un peu souffert, car l'étape était finalement plutôt vallonnée. Il y a eu deux ou 3 coups de vifs dans les 50 premiers km qui ont fait des dégats, plusieurs coureurs ont été lâchés

la-vuelta.com : Le sprint: quelle est l'impression de ton copain de chambrée Van Heeswijk terminant 6 ème derrière les meilleurs sprinters actuels, hors Mac ewen, Benatti et Freire ?

Benoit Joachim : Petacchi a été une nouvelle fois très bien emmené par ses équipiers. Boonen a du plus batailler pour se placer en tête de course avant le sprint. cela demande une énergie physique et mentale qu'il ne faut surtout pas minimiser.
Il faut dire que dans les tous derniers km, là où les meilleurs sprinters se distribuent les places dans les meilleures roues en tête et surtout celle du bon cheval, les routes sont en ce moment glissantes car presque polies comme des miroirs par l'accumulation des vapeurs de gas oil qui se mélangent à l'asphalte bouillant les virages se prennet souvent à la limite de la chute, c'est pourquoi c'est si important de pouvoir compter sur une équipe qui sait négocier les fins d'étapes pour sprinters.
Le sprint est clair, Zabel pourtant très bien placé ne parvient pas à remonter Petacchi, mais il fait très bonne impression quand même

la-vuelta.com : Que s'est t-il passé pour Pereiro? comment celui que tu plaçais comme un de tes favoris pour la victoire finale a t-il pu perdre plus de 7 minutes suite à une crevaison.

Benoit Joachim : Lorsque plusieurs petits groupes décrochent sous l'impulsion d'une attaque devant ou d'un train très soutenu, les voitures sont bloquées derrière et ont beaucoup plus de difficultés pour pouvoir venir en aide de suite au coureur victime d'un incident mécanique ou d'une crevaison. C'est e qui s'est passé pour Pereiro, pas de voiture du directeur sportif, pas de voiture de dépannage, ce qui lui a fait perdre 1 à 2 minutes je ne sais pas au juste.
Ensuite comme ça attaquait devant, il est très difficile de revenir et même le plus souvent on perd encore du temps, ce qui a été son cas. C'est vrai que c'est dur pour lui, mais c'est en partie ça la course.

la-vuelta.com : Décidément tu n'as pas eu beuacoup de chance avec ton pronostic du premier jour, Guttierez qui tombe deux fois, dans le prologue et hier, Pereiro qui crève et perd toutes chances de victoire finale

Benoit Joachim : Sans parler de Gonzalezde Galdeano qui ne parait plus être un client pour le podium ! Laisse moi encore 3 jours, c'est à dire le lendemain de Cuenca et là je pourrai te donner 5 ou 6 noms.

la-vuelta.com : Beloki ?

Benoit Joachim : C'est vrai qu'il s'améliore nettement , mais avec un Giro un Tour et une vuelta dans les jambes, peut-il vraiment tenir la distance ? ça m'étonnerait, on verra ça.

la-vuelta.com : Demain ?

Benoit Joachim : Demain 245km à vélo, Qu'on le veuille ou non ça change les paramètres de course, tout le monde hésite beaucoup plus à se lancer dans une longue chevauchée, la course est moins nerveuse, plus gérée, il faut bien s'alimenter, faire très attention à la déshydratation, une étape de 150km ou une de 240km ne se gère pas pareil. Il est plus dur de récupérer sur une longue étape, c'est une évidence pour tous les organismes. une telle étape peut parfois laisser des traces sur 2 ou 3 jours, si l'on ne dose pas correctement ses efforts et qu'on n'a pas assez veillé à son alimentation avant qu surviennent des signes de fatigue.

la-vuelta.com : Toujours tes chères patates chaudes à l'arrivée ?

Benoit Joachim : Plus que jamais, en arrivant à l'hotel après l'étape avant de se reposer et de prendre le repas du soir vers 9 h moins le quart.

la-vuelta.com : Repas de Willy votre cuistot ?

Benoit Joachim : exact