Lundi 5 septembre au matin

la-vuelta.com : Après l'étape d'hier où il ne s'est pas passé grand chose pour toi, peux-tu nous dire quelle est le sentiment dans l'équipe Discovery Channel

Benoit Joachim : La performance de Tom Danielson nous comble car c'est encore un très jeune coureur mais celle de Beltran également car il a montré qu'il était dans le coup hier

la-vuelta.com : Ajourd'hui, étape terrible avec beaucoup de cols, une arrivée en hauteur à 2220m d'altitude, de la pluie, des bourrasques de vent qui promettent d'être brutales et du froid.

Benoit Joachim : Pour ce qui est de la pluie, en montant ça peut-être "rafraichissant" lorsqu'on est en plein effort, mais si vraiment les averses sont violentes cela devient différent, les organismes peuvent réagir de façon plus ou moins aléatoire. En tout cas dans les descentes, le problème devient très vif, car les enjeux sont très importants aujourd'hui et certains coureurs pourraient être amenés à prendre des risques.
Les bourrasques sont tout autant dangereuses en descente, ceux qui ont des jantes hautes devront faire très attention, car le vélo est moins controlable et on grille de l'énergie à maintenir le vélo dans la trajectoire voulue

la-vuelta.com : Dans una autre ordre d'idée, car la question nous a été souvent posée, combien gagnes les coureusr dans la Vuelta

Benoit Joachim : Je l'ai déjà dit, les prix attribués sont 4 fois moins importants en termes financiers qu'au Tour de France. Pour les reste, les salaires, je ne peux pas en parler, car d'une part je ne sais pas pour les autres coureurs et les autres équipes en général, et pour ce qui est de mon cas, c'est une question un peu trop personnelle pour que je puisse y répondre de façon publique.
Ce qu'il faut savoir principalement pour répondre à ta question sur un plan général, c'est que le marché des transferts entraine le cyclisme dans le même mouvement que le Foot avec des enjeux de plus en plus gros qui intéressent les publicitaires, les sponsors, le tourisme, les médias, TV, magazines, presse quotidienne, téléphonie, sites internet, et de nombreux secteurs d'activité qui bénéficient des retombées que génère l'arène du cyclisme ...

la-vuelta.com : Ok, je pense que le public peut faire le raccord lui même.
J'y ajouterai que la carrière d'un coureur cycliste est très courte, il lui faut donc penser à son avenir, ce qui relativise beaucoup les montants des sommes perçues par rapport à des salaires perçus de façon plus ou moins régulière tout au long d'une vie.

Benoit Joachim : C'est ça effectivement

la-vuelta.com : Bon sur ces bonnes paroles, en selle jeune homme, le repos assis d'hier, comme tu l'as appelé, est terminé! on te souhaite une bonne étape

Benoit Joachim : Merci, j'en aurai bien besoin aujourd'hui, car la montagne est loin d'être mon domaine de prédilection !


Lundi 5 septembre au soir de l'étape reine de la Vuelta 2005


la-vuelta.com : On a beaucoup craint la pluie et les bourrasques pour vous, aujourd'hui, est ce que ça a été le cas ?
En effet, nous avons raté une bonne partie de la course, car nous avons eu une panne d'électricité et de téléphone qui a paralysé toute publication, à cause d'un violent et long orage. Nous avons donc besoin de tes lumières !

Benoit Joachim : De toute la course je n'ai pas vu de pluie. le vent n'était pas si violent qu'il aurait pu être s'il y avait eu des orages, car en montagne, les effets des intempéries sont souvent décuplés et en outre inattendus.
Je crois que la pluie est pour demain par contre

la-vuelta.com : Comment s'est déroulée cette étape côté Benoit Joachim ?

Benoit Joachim : Dés le départ, ça a pété, c'est parti vraiment fort, j'ai été laché dans le premier col, mon copain de chambrée Max van Heeswijk, a été laché d'entrée, il a préféré se retirer de la course.
Ensuite, je suis rentré et je suis resté dans le peloton jusqu' au dernier col où j'ai fini par céder comme tout ce qui restait du peloton.
Leif Hoste, avec qui j'étais s'est plaint de problèmes de dos et a du capituler à la moitié du col environ.

la-vuelta.com : Tu m'as parlé d'une chute ?

Benoit Joachim : Durant l'étape je me suis retrouvé une nouvelle fois derrière Leblacher , qui est tombé une nouvelle fois devant moi, il est rentré en plein dans une palissade, je ne sais toujours pas comment j'ai pu l'éviter, c'est passé juste juste. Je crois qu'il s'est cassé une clavicule. il parait qu'il a abandonné lui aussi.

la-vuelta.com : Exact, ainsi que Aitor Osa qui, échappé avec Mercado et Quesada a raté un virage et a préféré se coucher sur la route avant de heurter la palissade de plein fouet, ça ne l'a pas empêché de se casser une clavicule lui aussi. Il est bien possible que ce soit d'ailleurs dans le même virage que Leblacher.

Benoit Joachim : Je ne sais pas au juste. Mais c'est vrai que la journée a été une hécatombe pour le peloton. Cela aurait pu être bien pire avec la pluie et les bourrasques, mais huereusement ça n'a pas été le cas. j'espère que ça n'est pas partie remise, car on pense toujours que ça peut nous arriver aussi. Je suis désolé pour eux.

la-vuelta.com : Tes deux leaders se sont très bien comportés, Beltran, qui paraissait en perte de vitesse , nous a étonné avec sa 6 ème place et Danielson fait très bonne figure également.

Benoit Joachim : Oui, mais malheureusment, il perd une place au général et plaza qui parait très fort commence à le talonner. On verra ce qui se passe avec la fatigue accumulée. La situation peut varier brusquement ou de façon plus étagée, l'age peut faire la différence, comme dans un sens ou dans l'autre d'ailleurs.

la-vuelta.com : A propos de changement de situation, où en est le second du Giro 2005, Gilberto Simoni?

Benoit Joachim : J'étais avec lui dans l'avant dernier col et nous étions plutôt derrière, si il était là, c'est qu'il n'allait pas très fort, il n'y a pas de mystère! il a explosé dans le dernier col. Je crois qu'il a pris 20 minutes aujourd'hui.

la-vuelta.com : Comment perçois tu le temps ce soir depuis ton hotel ?

Benoit Joachim : Il va y avoir un orage ce soir, peut-être cela veut-il dire, qu'on peut passer au travers demain.

la-vuelta.com : Les jambes sont comment ?

Benoit Joachim : Elles devront faire avec un col de première catégorie direct près du départ. Quand on sait comment ça part tous les jours, mes jambes se font un peu de souci!, ce qui me console c'est que tous les autres aussi, y compris les meilleurs!!!